Pourquoi écrire en français « facile à lire et à comprendre » (FALC) ?

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Démarche administrative, conditions générales, ou notice IKEA… Nous nous sommes tous et toutes déjà retrouvé·es face à une phrase ou un paragraphe incompréhensibles, utilisant un jargon qui nous paraît plus proche d’un volapük indéchiffrable que de notre langue maternelle. Ces situations sont habituelles pour de nombreuses personnes handicapées, étrangères ou illettrées. 

Alors, comment peut-on simplifier la vie de nos concitoyen·nes ? Où trouver un référentiel universel compréhensible par tous et toutes sans niveler notre langue ?

En 2017, dans le cadre du « Choc de simplification » l’État s’est engagé à moderniser et simplifier la vie quotidienne des entreprises et des particuliers. 450 mesures régissent à présent le quotidien des Français·es, dont une mesure d’inclusivité : « la rédaction en français “facile à lire et à comprendre” des avis et décisions rendus par les maisons départementales des personnes handicapées et les caisses d’allocations familiales. »

Généralement, ces documents écrits dans des termes administratifs et techniques sont difficiles à appréhender. À présent, ils sont accompagnés d’un encadré écrit dans un langage moins spécialisé, nommé « facile à lire et à comprendre » (FALC) pour que les informations demeurent à la portée de tout le monde.

En dehors de ce cadre, les initiatives autour du français FALC se multiplient à l’image du département du Finistère qui publie une version FALC de son magazine. Les applications de ce référentiel sont nombreuses : guides de visite des musées ou sur les sites touristiques, plaquettes de présentation des organisations, site internet, livret d’accueil…

Mais qu’est-ce que le français « facile à lire et à comprendre » (FALC) ? 

Construit sur un ensemble de règles, le FALC permet de rendre l’information lisible, notamment pour les personnes en situation de handicap mental. Chaque individu qui souhaite exprimer des informations « faciles à lire et à comprendre » peut s’appuyer sur des éléments élaborés sous l’égide de Inclusion Europe et déclinés dans les États membres de l’Union européenne. En France, l’UNAPEI est chargée de diffuser la méthode et de veiller à la bonne utilisation du logo à travers la Marque Qualité FALC.

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Le « facile à lire et à comprendre » (FALC) : quelques règles pour être compris·es de tous et toutes 

L’implication de personnes handicapées intellectuelles dans l’élaboration de documents FALC est une règle essentielle. Elle permet de garantir l’accessibilité et la compréhension de l’information pour ces personnes en particulier.

Ces principes de bon sens portent aussi bien sur le fond que sur la forme : utiliser un vocabulaire abordable, sans jargon, une syntaxe simple, des polices de caractère lisibles, des pictogrammes reconnaissables, etc. Également nommé « Easy to read » en anglais, le FALC existe dans tous les langages. Il a été pensé à l’échelle de l’Union européenne, pour promouvoir une véritable inclusion en prenant en compte les difficultés de lecture et d’intelligibilité de chacune et chacun au-delà des langues officielles. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces règles ici.

Guide touristique de Terres de Nacre en FALC (gauche), guide touristique de Terres de Nacre (droite)

Guide touristique de Terres de Nacre en FALC (gauche), guide touristique de Terres de Nacre (droite)

Le FALC : un outil d’inclusion ? 

Le français « facile à lire et à comprendre » permet l’autonomie des individus qui ressentent des problèmes de compréhension, dans leur vie quotidienne, professionnelle ou dans leurs démarches administratives.

En permettant l’accès à l’information pour tous et toutes, le français FALC répond aux besoins des personnes handicapées intellectuelles. Mais ce référentiel n’est pas uniquement destiné à cette cible en particulier, il constitue un dispositif très utile pour tout lecteur et toute lectrice qui éprouvent des difficultés de compréhension. C’est le cas des personnes dyslexiques, malvoyantes et illettrées, des enfants et des plus âgés. Mais aussi des étrangers qui ne maîtrisent pas le français comme langue maternelle. Et enfin, des individus dont l’apprentissage de la lecture n’est pas acquis ou qui ont désappris à lire. 

Personne ne devrait se sentir exclu·e face aux mots et à la syntaxe de notre langage. Le défi se trouve aujourd’hui dans la traduction. Ce référentiel doit être démocratisé pour permettre d’adapter le plus grand nombre de documents pour qu’ils restent « facile à lire et à comprendre ». Au-delà du référentiel, le FALC permet également d’ouvrir une véritable réflexion sur l’accès et le droit à l’information, le rôle de l’écrit et la responsabilité des auteurs et des autrices. 

Et vous ? Êtes-vous prêt·es à rendre votre rédaction plus inclusive ?

Pour Mots-Clés, l’inclusivité est un leitmotiv. Nous nous engageons à utiliser une écriture, compréhensible, sobre et claire dans sa communication, en mobilisant notamment les préconisations du référentiel « facile à lire et à comprendre ».

Nous mettons toute notre énergie à rendre l’écriture plus inclusive, pour tous et toutes. C’est ça aussi, l’excellence rédactionnelle !