Collectivités territoriales : pourquoi pratiquer l'écriture inclusive ?

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— Tu as vu ça ? On marche sur la tête ! Tout le monde s’y met maintenant…

— Ah ? 

— Écologie, écriture inclusive… et puis quoi encore ?

— Mmh… tu disais ?

D’une oreille distraite, vous avez sûrement entendu parler de l’écriture inclusive et de débats concernant sa pratique au sein des écoles ou des collectivités territoriales… Vous vous demandez quelle est la finalité de tout cela et restez dubitatif.

Si vous demeurez sceptiques, ou éprouvez simplement de la curiosité, je vous propose de décrypter les enjeux de la pratique de l'écriture inclusive au sein des collectivités territoriales et de comprendre pourquoi elle gagne du terrain.

Temps de lecture : 4 minutes

Pourquoi cet engouement autour de l’écriture inclusive ?  

Écriture inclusive et collectivités territoriales : immersion dans les coulisses

Les débats autour de l’écriture inclusive gagnent du terrain et touchent désormais les collectivités territoriales. Plusieurs collectivités s’y mettent, rejoignant ainsi d’autres administrations comme la ville de Paris, dirigée par la maire Anne Hidalgo.

Cependant, la grande intrigue du moment s’est déroulée dans la commune de Périgueux. Tout a commencé le jour où le journal municipal de Périgueux a été renommé « magazine des Périgourdin·e·s ». Mais, en décembre, ça a été la goutte de trop : le règlement intérieur du conseil municipal a été rédigé en écriture inclusive. 

Cette décision n’a pas manqué de crisper un ancien avocat, Patrice Reboul, qui explique d’un air théâtral l’origine du problème : « C’est totalement contre-productif. C’est présenté comme favorisant le féminisme. Plus que le favoriser, je crois que ça le dévalorise, parce que plus personne n’y comprend rien ! ». 

Patrice Reboul demande alors l’annulation de cette disposition devant le tribunal administratif de Bordeaux, amorçant ainsi le début des péripéties. La maire de Périgueux Delphine Labails se déclare surprise par cette réaction. « Notre volonté politique est de favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes », explique-t-elle. 

La justice a finalement tranché : la requête du juriste est rejetée. La décision de la justice administrative salue l’engagement de la Ville de Périgueux qui considère l’égalité femmes-hommes comme une priorité. C’est un pas important pour la collectivité, dénouant, victorieuse, cette tragi-comédie.

Pourquoi opter pour l’écriture inclusive quand on est une collectivité territoriale ?

L’écriture inclusive est davantage un moyen qu’une finalité pour faire progresser les biais sexistes. Elle fournit les outils de transformation de l’écriture institutionnelle au profit de l’égalité femmes-hommes. 

De facto, les collectivités territoriales sont concernées par ce sujet à plusieurs titres. Nul n’ignore qu’il existe dans la fonction publique territoriale des inégalités salariales entre les hommes et les femmes, inégalités qui atteignent les plus de 10 %. Faire le choix de l’écriture inclusive c’est aller au-delà du geste symbolique, faire la promesse de lutter contre les inégalités et faire preuve d’exemplarité. 

Car oui, s’adresser en inclusif, c’est faire preuve d’exemplarité. Le discours est un acte réfléchi qui témoigne de certaines prises de position auxquelles on s’identifie (ou pas). Comme nous avons coutume de le dire : le discours n’est pas simplement un instrument de l’influence, mais bien le lieu de l’influence. Une collectivité territoriale porte donc une responsabilité vis-à-vis des mots et du langage qu’elle emploie. 

C’est également un levier qui va donner de la force aux institutions qui œuvrent à davantage d’égalité. Une collectivité qui se verrait reprocher son manque de lutte pour l’égalité femmes-hommes pourra affirmer : « on ne peut pas d’un côté s’exprimer en écriture inclusive et de l’autre supporter le sexisme ou les inégalités salariales ! ». 

Enfin, c’est aussi un moyen pour les collectivités territoriales de rajeunir leurs audiences. La communication institutionnelle touche davantage les plus de 25 ans, mais l’écriture inclusive incarne un moyen de rajeunissement. « Des études montrent que l’égalité femmes-hommes est la deuxième aspiration des moins de 25 ans, juste après le réchauffement climatique », explique Raphaël Haddad, Fondateur et Directeur associé de Mots-Clés, dans un article paru récemment dans l’Express.

Quelle écriture inclusive pour les collectivités territoriales ? 

Chez Mots-Clés, on ne parle pas d’écriture inclusive expérimentale, mais plutôt de choix d’écriture qui sont déjà très institutionnalisés. En effet, la féminisation des noms de métiers, ancrée dans les pratiques, a été réaffirmée par la circulaire du 21 novembre 2017 (circulaire « Philippe ») et est également reconnue par l’Académie française

De plus, les doubles flexions sont encouragées par la circulaire Blanquer portant sur les règles de féminisation dans les actes administratifs. Mais notons qu’il reste encore un effort à fournir : l’usage du point médian (ou point milieu) n’est toujours pas reconnu alors même que son emploi se démocratise de plus en plus.

Mots-Clés propose une écriture inclusive adaptée aux collectivités locales et qui ne nécessite pas systématiquement l’utilisation du point médian. Il existe de nombreuses alternatives, notamment les doubles flexions, les mots épicènes… De nombreuses collectivités, dont la Mairie de Paris, nous ont déjà fait confiance pour cette formation. On propose par ailleurs un manuel d’écriture inclusive accessible pour toutes et tous gratuitement.

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Comment se passe la formation des collectivités territoriales ? 

Chez Mots-Clés, les ateliers se déroulent en trois temps : 

  • Étape 1 : On recueille vos attendus de la formation et l’on établit un état des lieux des enjeux d’égalité femmes-hommes, en particulier dans le secteur public. Cette étape permet d’identifier rapidement les souhaits et aspirations de chacun et chacune et d’y répondre au mieux.

  • Étape 2 : On étudie des textes inclusifs produits par les institutions elles-mêmes. Il sera question d’écriture inclusive, de réécriture inclusive… la nature des documents est très diversifiée : offres d’emploi, articles parus dans la presse territoriale, posts tirés des réseaux sociaux, campagnes d’affichages… On travaille sur une grande multiplicité de supports où une demande d’écriture inclusive peut se manifester.   

  • Étape 3 : Pour terminer, on propose un temps d’échange sur la problématique et on évoque les effets liés à l’adoption de l’écriture inclusive ! 

Le maître mot : adaptation. Nous écoutons votre besoin et construisons ensemble des ateliers de formation qui répondent à vos attentes ! 

Vous travaillez dans une collectivité territoriale et êtes intéressé·e par l’adoption de l’écriture inclusive au sein de votre environnement de travail ou même à plus grande échelle ? Vous pouvez assister à notre prochain atelier d’écriture inclusive et nous contacter !