Écriture inclusive : pourquoi se former ? 

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Il y a quelque temps, je vous proposais dans l’article écriture inclusive : une liste de travaux scientifiques de découvrir une liste d’étude sur le langage inclusif

Les travaux universitaires disponibles illustrent les fondements et la réflexion qui précèdent le débat sur la féminisation des noms, du langage et sur l’écriture inclusive. Mais ce n’est pas la seule approche : faire évoluer les représentations par le langage, c’est avant tout une affaire d’usages. L’article Quelles entreprises utilisent déjà l’écriture inclusive ? montre que nombreuses et nombreux sont les professionnel·les et grands groupes à l’utiliser au quotidien. 


L’usage implique donc la pratique de l’écriture inclusive et qui dit pratique, dit formation. A priori, se former à l’écriture n’est pas l’idée la plus intuitive. Nombreuses sont les personnes qui considèrent au contraire que l’écriture — au sens de la maîtrise de la syntaxe, des règles d’orthographe, de grammaire… — est avant tout un acquis scolaire.  

Pour autant, de la même manière que l’on se forme à l’écriture web, au storytelling ou encore au codage, se former à l’écriture inclusive est une arme importante pour tout·es professionnel·les, particulièrement dans le monde de la communication. 

Alors, pourquoi et comment se former à l’écriture inclusive ? 

Faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes par le langage ; faire bon usage des conventions adoptées, loin du péril mortel redouté par l’Académie française ; savoir les appliquer de façon homogène… je vous embarque pour un tour d’horizon des enjeux et apports de la formation à l’écriture inclusive. 

Temps de lecture : 5 minutes

Se former à l’écriture inclusive : une exigence et un atout professionnel 

Entreprendre une démarche de formation en écriture n’est pas une chose aisée. Chacune et chacun d’entre nous entretient un rapport particulier à l’écriture. 

Nous avons nos habitudes, nos préférences, notre sensibilité voire… notre style. Cela relève presque de l’intime et d’acquis déjà présents dans les manuels scolaires. Alors, pourquoi se former à la pratique de l’écriture inclusive ?

La question de la formation est pourtant une exigence professionnelle, en particulier pour les communicantes et les communicants, les RH ou les métiers de la traduction et de l’interprétariat. Domaine en mouvance permanente, la communication éditoriale exige par exemple une posture de veille active pour maitriser les transformations de société. Plus que jamais au cœur des préoccupations dans la sphère professionnelle, la question de l’égalité entre les femmes et les hommes passe avant tout par le langage et les représentations véhiculées. 

Quelles que soient vos opinions ou vos appréhensions — et il est sain que vous en ayez —, il est crucial d’être en prise avec le sujet et de maitriser son application technique. Il n’y a qu’à voir le nombre d’entreprises et d’institutions qui l’adoptent.

Formation à l’écriture inclusive : une double ambition 

L’atelier d’initiation à l’écriture inclusive proposé par Mots-Clés vous aide à répondre à deux questions : quelles sont vos motivations ? Comment s’y prendre et atteindre les objectifs ? 

Ces interrogations définissent les deux ambitions principales de la formation à l’écriture inclusive. 

  1. La formation a vocation à vous éclairer sur les raisons qui encouragent l’adoption de l’écriture inclusive. D’où part-on en France, pourquoi cela fonctionne, que répondre aux polémiques qui l’entourent… l’atelier vous donnera les clés pour argumenter votre choix. 

  2. La formation répond à la question : comment s’y prendre ? C’est l’occasion d’aborder l’usage raisonné de l’écriture inclusive. Usage fidèle à l’ambition de favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes, il permet également de satisfaire plusieurs attentes : l’ergonomie pour une lecture sans entrave et la simplicité pour une mise en application facile et une écriture homogène, sans rompre avec les règles de grammaire.

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À travers le traitement de ces deux problématiques, de quelques mises en application et de l’échange suscité, l’atelier (d’une durée de 2 heures) vous donne les clés pour appliquer l’écriture inclusive dans vos écrits et diverses productions.

Comprendre la puissance normative de la langue 

Se former à l’écriture inclusive, cela ne se limite pas à l’usage du point médian (ou point milieu) ou des formulations épicènes. Dans le cadre de la formation, plusieurs focus thématiques permettent de constater le poids du langage sur nos représentations.

Le premier exemple notable passe par l’expérience que nous appelons « Lire et comprendre ». Elle consiste à faire lire un extrait dans lequel on considère que le féminin vaut neutre, en inversant ainsi la règle considérant que le masculin l’emporte sur le féminin ou que l’on accorde au masculin. Rappelons ici qu’il n’y a pas de neutre en français !

En l’appliquant par exemple au texte de la rubrique « À propos » d’une grande entreprise du secteur tertiaire, on obtient : 

« L’emploi des jeunes est un enjeu pour notre pays et est notre priorité : 40 % de nos intérimaires ont moins de 26 ans. Nous mettons tout en œuvre pour faciliter l’insertion des jeunes dans la vie active. (…) Objectif : 120 000 jeunes mis à l’emploi en 3 ans, dont 10 000 alternantes. (…) Nos collaboratrices en agence développent avec les candidates une relation de confiance pour les accompagner au mieux dans les emplois qui leur conviennent. » 

Cela permet de prendre conscience de la puissance des mécanismes d’intériorisation d’une norme, et de ce qu’elle peut avoir d’excluant.

Le sondage réalisé par Harris interactive pour Mots-Clés vient en appui de cet exemple pour montrer que l’adoption de formulations inclusives pour les noms communs permet de lutter contre les inégalités de représentations. Ainsi peut-on notamment constater que lorsque l’on demande de citer des figures littéraires, deux fois plus de femmes sont nommées si l’on recourt à une formulation qui intègre le féminin et le masculin.

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Ces deux exemples suscitent la surprise, parfois une prise de conscience et de l’inconfort. Autant d’éléments qui démontrent qu’à travers le langage, nous relayons des représentations mentales prioritairement masculines. 

La formation est-elle vraiment indispensable ? 

Penser que la lecture du manuel d’écriture inclusive suffit est tentant. Les principales conventions adoptées y sont d’ailleurs présentées. 

Cependant, si cela vous permet de connaitre les principes de base, des questions se poseront à vous au moment de la pratique. Par exemple, comment retranscrire telle formulation en écriture inclusive ? Quelle est la forme féminine de tel ou tel nom de fonctions ? Faut-il privilégier la double flexion ou l’usage du point médian dans cette situation ? L’accord de proximité a-t-il sa place ? Les hésitations seront nombreuses. 

Nous proposons déjà des solutions sur le blog : comment écrire sage-femme ou un article sur quelques mots réputés difficiles en écriture inclusive.

Se former à l’écriture inclusive permet donc de mieux situer cette pratique par rapport à l’engagement initial de faire progresser l’égalité femmes-hommes en vous fournissant les clés pour argumenter votre choix. C’est également le meilleur moyen pour obtenir une écriture homogène et d’en maitriser la pratique. 

Et après ? 

Des interrogations vous viennent encore après la formation ? C’est normal. 

Vous pouvez faire face à des cas jusque-là non rencontrés, un arbitrage difficile entre plusieurs possibilités… Posez-nous vos questions ! Les équipes de Mots-Clés vous répondent sur le chat du site web de l’agence. 



Chat écriture inclusive

Vous pouvez consulter les articles de notre blog dans lesquels nous proposons régulièrement des exemples. Le groupe Facebook taglinclusive vous permettra également de trouver des réponses à vos questions. 

Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez vous intéresser aux travaux d’Éliane Viennot. Professeuse émérite de littérature, elle a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française, ou encore Le langage inclusif : pourquoi, comment, avec une postface de Raphaël Haddad et Chloé Sebagh. Ces deux ouvrages sont publiés aux Éditions iXe. 

Pour consulter les avancées institutionnelles sur le sujet, vous pouvez vous reporter à la Convention d’engagement pour une communication publique sans stéréotype de sexe, du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) ainsi qu’à la liste des signataires

Enfin, la Bibliographie pour celles et ceux qui s’intéressent au langage inclusif viendra satisfaire votre curiosité en la matière !

Vous voulez vous former, concrètement : comment faire ? 

C’est très simple !

Rendez-vous sur la page formation de notre site. Un atelier a lieu chaque mois, il vous suffit de vous inscrire ! 

Vous êtes intéressé·e par la formation, mais n’êtes pas un·e professionnel·le ? 

Aucun problème : venez apprendre, aux côtés de Mots-Clés, à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes par votre manière d’écrire !