Comment gérer la charge de travail en agence de communication ?

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Le Team meeting est un rituel bimensuel de partage et de discussions important chez Mots-Clés. Mobilisant toute l’équipe sur un mode non hiérarchique, il permet de faire le point sur les deux semaines qui se sont écoulées. Mais pas seulement : le team-meeting est aussi un moment pour s’exercer à la prise de parole. 

Chaque junior prend la parole au moins une fois lors de son stage pour approfondir un sujet qui se trouve dans la culture ou les métiers de notre agence de communication éditoriale. Dans mon cas, j’ai choisi de parler de la marque employeur des agences de com’ auprès des jeunes diplômé·es. Attention, ça décoiffe !

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Temps de lecture : 5 min

1. L’agence de communication, de vocation à passage obligé ? 

L’agence attire, mais séduit-elle encore les jeunes diplômé·es ? Pour les générations X et Y c’est une certitude, elle séduisait. 99 Francs et autres Mad Men ont largement contribué à cet engouement.

Mais aujourd’hui, comment est-elle perçue chez les millenials ? 

Les révélations successives de CheckNews et du Monde sur des cas de harcèlement sexuel ont considérablement écorné l’image du milieu de la communication. Jusqu’ici, les agences jouissaient d’une réputation de lieux de travail avant-gardistes, décontractés et flexibles : arguments de poids pour les diplômé·es.

Cependant, ces traits distinctifs ne paraissent plus séduire autant qu’auparavant. 

Notons par exemple que sur ma promotion de 34 étudiant·es sortant d’un M2 de communication politique et institutionnelle en 2020, un tiers seulement s’est dirigé en stage vers l’agence de communication. Et le plus souvent par dépit relatif : l’agence était un second choix, voire un troisième choix, après l’annonceur et l’ONG.

Pourquoi l’agence de communication ne séduit-elle plus les jeunes diplômé·es ? 

Les aspirations professionnelles des jeunes communicantes et communicant ont évolué, ce qui prime désormais : la quête de sens, la recherche d’un environnement de travail bienveillant ou encore l’implication dans des missions de long cours. Des critères sur lesquels les agences de com’ sont devancées par d’autres acteurs : ONG, annonceurs ou institutions. 

La marque employeur des agences traditionnellement construite sur la diversité des client·es et de sujets abordés et sur l’impératif d’agilité ne suscite plus l’intérêt des étudiant·es. Aujourd’hui, la vision de l’agence qui émerge chez les jeunes est davantage celle d’un passage obligé, car indéniablement formateur, mais plus celle d’une vocation au long terme.

« L’agence est vue comme un passage obligé dans la communication, permettant d’être polyvalent. » Tom en stage au sein d’une agence de communication. 

« J’envisage de travailler en agence pour la diversité des clients, et l’apprentissage de compétences pour ensuite me rediriger vers une institution faisant un peu plus de sens à mes yeux. » Mathieu en stage au sein d’une organisation internationale. 

2. La question parfois sensible de la charge de travail

Je pense que je ne vous apprends rien : faire du conseil en communication, c’est être avant tout réactif et réactive. C’est accompagner une pluralité de clients et clientes, être à leur service en répondant à leurs interrogations et in fine, leur faire les recommandations opportunes.

Cet engagement occasionne une charge de travail fluctuante, qui parfois, peut être débordante.

Au-delà de la charge de travail factuelle, le métier du conseil a une implication émotionnelle et peut être vécu comme stressant. 

Cette image de la surcharge de travail en agence de communication est de plus en plus présente à l’esprit des jeunes générations de communicantes et communicants qui arrivent sur le marché de l’emploi. Elle représente pour certains comme Boris, un élément disqualifiant dans ses choix de carrière professionnelle.

« Je n’avais pas envie de travailler sur beaucoup de projets à la fois sans pouvoir réellement m’impliquer dans aucun, à cause d’un environnement stressant et d’une grosse charge de travail. Je voulais faire partie de l’équipe com’ d’un annonceur et non d’un prestataire. » Boris en stage au sein d’une ONG. 

Comment réussir malgré cela, à les attirer pour une première expérience professionnelle ? Au-delà, comment parvenir à fidéliser les profils de consultant·es juniors ? 

Investir résolument la question de la charge de travail et du stress au sein de la marque employeur des agences de communication semble être la réponse aux incertitudes qu’elle provoque chez les jeunes talents.

3. Comment Mots-Clés, agence éditoriale, gère-t-elle cette question des pics de charge de travail ? 

Chez Mots-Clés, en tant qu’agence de communication éditoriale et d’influence, nous sommes également confronté·es à cette question de la charge de travail.

Conscientes et conscients que la gestion de la charge peut représenter un point de basculement dans les choix professionnels en début de carrière, nous avons mis en place différents outils pour tenter de gérer au mieux ce sujet.

Pour cela, nous avons tout d’abord voulu ouvrir le débat et permettre à tous et toutes d’échanger à différentes occasions sur ce sujet : 

  • Dans les offres d’emplois et de stage que nous publions ainsi que durant les entretiens, nous abordons avec les candidates et candidats la question de l’intensité et la charge de travail auxquelles elles et ils pourront être confronté·es. 

  • Lors des jauges des compétences réalisées au début et fin de stage avec le tuteur ou la tutrice et Raphaël Haddad, directeur associé et fondateur de Mots-Clés : un item est consacré à la gestion de la charge de travail et aux méthodes pour la gérer. 

  • Durant l’une des formations que nous proposons sur les savoir-être et savoir-faire du consultant et de la consultante, nous proposons quelques clés pour apprendre à ne pas nous faire déborder

Mettre ce sujet à l’ordre du jour au sein de notre agence est un premier pas, mais cela ne sera pas suffisant pour réaffirmer la marque employeur des agences de communication autour de cette notion !

Pour cela, nous aimerions que le débat s’ouvre au sein de la profession. À suivre !